Le consentement, Vanessa Springora brise le silence
Parmi les livres qui ont le plus fait parler d'eux ces derniers mois, il me semble que Le Consentement remporte la palme ! En effet, e livre, écrit par l'éditrice Vanessa Springora, a reçu le prix ELLE des lectrices, et a surtout permis d'ouvrir des portes et de libérer la parole. Vanessa Springora (qui s'appelle V. dans la livre) s'adresse à un certain G.M. (Gabriel Matzneff). Ou plutôt, elle s'adresse à nous, et parle de lui, ce qui est tout à fait différent. Vanessa Springora nous explique en plusieurs parties comment son histoire avec l'écrivain s'est basée sur l'emprise, puis, au final, le détachement.
Tout y est raconté avec une langue très simple, très juste, et très fine. L'écrivaine nous narre les rouages de l'emprise avec détails, et il s'avère que certains d'entre eux m'ont réellement soufflée. On ne s'attend pas du tout à tout ce qui est dit lorsqu'on ne maîtrise pas le sujet, et il est extraordinaire (littéralement) d'en comprendre les enjeux et les conséquences, en lien avec le présent. Je comprends évidemment en quoi ce livre est un livre important, et je ne pourrais mieux faire que vous le recommander chaudement.
Le Consentement s'est vendu très largement en France, et j'en suis ravi. Il aura également permis de faire prendre conscience au petit milieu éditorial établi que la nouveauté peut être une bonne chose pour se renouveler, au lieu de rester cloisonné entre eux, dans le secret et le non-dit. Le Consentement, c'est avant toute chose un récit, plus qu'une dénonciation, mais il y participe grandement, et il me semble qu'on ne peut que s'en réjouir. Une lecture importante, à mettre entre (presque) toutes les mains, pour mieux comprendre le monde actuel qui nous entoure.
Le Consentement, Vanessa Springora, Grasset, 2020